CDS : Introduction pour les novices
Les CDS ont mauvaise presse depuis la crise financière de 2008. Suite à une bulle spéculative, ils ont effectivement ébranlé le système bancaire mondial. Pourtant, ce produit financier sert avant tout à protéger les investisseurs contre les risques de défaut des émetteurs d’obligations. Découvrez dans cet article tout ce que vous devez savoir sur le CDS !
Plan de l'article
CDS : qu’est-ce que c’est ?
Un CDS ou « credit default swap » est un contrat de protection contre tout éventuel défaut de paiement d’une obligation. Même s’il est couramment utilisé, cet anglicisme est parfois traduit par « contrat d’échange sur le risque de défaut ». Ce produit est aussi appelé permutation de l’impayé, couverture de défaillance ou encore dérivé sur événement de crédit. Il couvre les risques de non-remboursement.
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Pour rappel, l’émetteur de dette est censé rembourser les acquéreurs de produits financiers à l’échéance annoncée. L’investisseur risque donc des pertes financières, en cas de non-paiement. Le CDS sert justement à éviter cette situation en faisant intervenir un troisième acteur. Celui-ci s’engage à dédommager l’acheteur du contrat, si l’émetteur ne règle pas ses dettes.
À l’instar d’une assurance, ce type de protection requiert le paiement d’une prime définie par le vendeur du contrat. Les conditions de versement se basent notamment sur divers facteurs comme la conjoncture et l’échéance du paiement des dettes.
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Quels sont les principaux atouts du CDS ?
Vous envisagez d’investir en bourse ? Les CDS vous permettront de gérer le risque de crédit sur les marchés boursiers sans avoir besoin d’acheter les obligations elles-mêmes. Cela vous offre des opportunités d’investissement dans divers actifs, y compris ceux qui pourraient être hors de portée en raison de contraintes de liquidité ou de coût.
Vous serez rémunéré à travers les intérêts payés tout au long du remboursement des créances. En tant que dérivé de crédit, le contrat sur le risque de défaut est étroitement lié au marché des obligations.
La couverture peut d’ailleurs concerner :
- Des obligations d’entreprise (CDS corporate) ;
- Des obligations d’État (CDS souverain) ;
- Des indices renvoyant à des obligations privées ou étatiques (CDS indiciel) ;
- Des produits de crédit structurés. Dans ce cas, les vendeurs peuvent proposer un ABS (asset backed securities) ou un CDO (collateralized debt obligation).
Pour les banques, cette protection est utile afin de limiter les risques en cas de défaut de paiement des créances d’un tiers. Elle permet également de réduire les besoins en fonds propres de l’organisme financier, car les dettes sont protégées. L’organisme financier respecte ainsi les pratiques prudentielles en matière de sécurisation de capitaux.
En tant que particulier, vous avez rarement un accès direct au marché des CDS. Vous profitez, en revanche, des atouts de ce système dès que votre portefeuille comporte des obligations. Il peut s’agir, par exemple, d’investissements sur un Hedge fund, un ETF, un CFD… Indépendamment de la nature des créances, les vendeurs de ces produits financiers se protègent souvent contre les défauts de paiement. Cette précaution vous expose donc indirectement aux risques associés aux CDS.
Les risques associés au marché des CDS
La mauvaise réputation du CDS vient surtout de la spéculation et de l’apparition de bulles. De 2003 à 2008, les encours notionnels du marché ont augmenté d’environ 1500 % selon l’International Swaps and Derivatives Association. Ils sont ainsi passés de 3 780 milliards de dollars à près de 60 000 milliards. Ce phénomène a failli mener à une crise systémique.
L’ISDA a néanmoins réussi à endiguer le problème à travers l’amélioration de ses contrôles et recommandations. Même si le contrat est de gré à gré, le régulateur dissuade les dérives via un contrat cadre spécifique (master agreement). Les États sont aussi intervenus entre-temps en renflouant des acteurs clés du secteur. Durant cette période, les États-Unis ont sauvé AIG et Bearns Stearn de la faillite.
Le marché des CDS ne représentait plus que 9 316 milliards de dollars en juin 2022, d’après la BRI (Banque des Règlements Internationaux). Les organismes comme l’ISDA veillent par ailleurs à ajuster le cadre règlementaire en fonction de l’évolution de la conjoncture. De leurs côtés, les régulateurs européens et américains envisagent d’organiser ce marché de gré à gré ou OTC (over the counter).